On devine...
Café noir, lunettes fumées
dans un bar des beaux quartiers
elle attend depuis une heure
je crois que ses yeux pleurent.
Sac de cuir, petit carnet bleu
sur une page, un mot ou deux
elle regarde la pendule
et toute sa vie bascule.
On devine sur ses lèvres
quelques mots, quelques rêves,
une larme, dans les yeux
de l'amour pour deux
On devine sur ses lèvres
quelques mots, quelques rêves,
Elle marche dans la nuit
une ombre la suit.
Long manteau, écharpe mauve
dans la nuit, juste avant l'aube
elle déambule dans la rue
je crois qu'elle en a trop vu.
Cheveux flous, regard livide
sur un banc du parc vide
elle regarde la fontaine,
il lui a fait de la peine.
Cognac, cigarettes blondes
au café de la table ronde
il parcourt le journal,
la journée commence mal.
Pochette noire, stylo or
sur un coin de nappe, dehors
il griffonne quelques mots,
je ne suis pas un héro.
On devine sur ses lèvres
quelques mots, quelques rêves,
une larme, dans les yeux
de l'amour pour deux
On devine sur ses lèvres
quelques mots, quelques rêves,
il marche dans la nuit
son ombre le suit.
Col roulé, par-dessus râpé,
dans la rue, sur les pavés
il marche sans destination
perdu par omission
dernier coup d'oeil rapide
à l'entrée du parc vide
il aperçoit la fontaine
sur le bord, celle qu'il aime...
On devine sur leurs lèvres
la fin d'un mauvais rêve,
une larme, dans leurs yeux
l'amour à deux.
On devine sur leurs lèvres
quelques mots, d'autres rêves,
ensemble dans la nuit
les ombres s'enfuient.
(Claude Boulloud ISWC : T-004.490.652.6)